Cette peinture est inspirée des scènes du confinement au tout début de la COVID-19 en Italie. On se souvient tous de ces images où les voisins se retrouvaient depuis les balcons et derrière les murs pour chanter et jouer des instruments. Pour Htein Lin, chanter et réciter de la poésie à travers les murs fait écho à sa stratégie de survie pendant six ans et demi en prison entre 1998 et 2004 où il chantait et communiquait également à travers les barreaux et les murs des prisons. Cela renforce pour lui l’idée que l’art est essentiel pour survivre au confinement comme il l'était pour lui lorsqu'il était en prison.

Dans cette peinture, Htein Lin poursuit sa pratique de longue date, commencée en prison, consistant à peindre avec ses doigts et à imprimer sur de vieux vêtements. Chaque individu est isolé dans une section de tissu, patchwork cousus ensemble pour lui par sa première épouse. Pendant la détention de son mari, elle a survécu comme couturière. Ses visites étaient limitées à 15 minutes. Elle s’y rendait avec sa fille... ils étaient séparés par une barrière et étaient incapables de se toucher, comme dans ces périodes de confinement.