L’artiste, sensible à la nature et à sa destruction, a conçu une installation en écho au projet politique de la « Grande Muraille Verte ». Ce projet consiste à faire barrage à l’avancée du désert du Sahel par une barrière végétale qui traverserait l’Afrique du Sénégal à la Mer Rouge. Ainsi, Ndary Lo a créé une forêt d’arbres de tailles et dimensions différentes en fer à béton, son matériau de prédilection. Les branches de cette série magistrale se terminent par des mains. Dégagés de toute pesanteur, ces élans verticaux de fer jaillissent vers une délivrance. La tension verticale ne fait qu’amplifier le sentiment d’une quête spirituelle. Il faut dire aussi que les mains sont chargées de symbolique, on peut s’interroger sur ce qu’elles expriment : la prière, l’imploration, la dévotion, la revendication, le combat, le défi ? Ces arbres hors normes, signaux d’espoir sont aussi politiques. L’artiste souhaitait que le Sénégal et plus largement l’Afrique prennent leur envol sur le chemin de l’indépendance économique et politique. « J’essaye à chaque fois de faire en sorte que mon œuvre suscite de l’espoir » disait-il.

Artiste sénégalais internationalement reconnu, il se définit lui-même comme un sculpteur. Ses maitres mots : Récupérer, Réutiliser, Reconvertir, Restaurer. Son éthique est en lien avec son esthétique et il considère la Récupération, un recours exclusif aux objets déjà utilisés, comme une idéologie. Chevalier des Arts et des Lettres de la République Française, il a obtenu plusieurs prix et distinctions, dont à deux reprises, le grand prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de Dakar en 2002 et 2008.