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Peinture originale du peintre birman Htein Lin
195 x 167 cm - 2025 - Acrylique sur une couverture recyclée
Htein Lin a entrepris ces dernières années la série Hell (qui comprend Bloody Hell, Fiery Hell et Hell and High Water), bouleversé par le sort des populations rurales du Myanmar, y compris les minorités ethniques et religieuses, prises au piège de la guerre civile en cours, des frappes aériennes de l’armée et des catastrophes naturelles. Dans Fiery Hell, des flammes rouge et or entourent des silhouettes humaines portant des enfants, des personnes âgées, des malades et des animaux, fuyant des villages en feu.
Les peintures Fiery Hell 3 et Fiery Hell 4 s’inscrivent dans le parcours d’un artiste dont le travail mêle étroitement l’engagement politique, l’expérience personnelle de la répression et une réflexion profonde sur la condition humaine. Ces œuvres puissantes représentent une vision hallucinée de la guerre civile qui déchire la Birmanie depuis des décennies. Le titre, Fiery Hell (« enfer ardent »), évoque autant les violences subies que l’extrême vulnérabilité des populations déplacées. Sur ces toiles, l’enfer n’est pas une métaphore : c’est un paysage réel, ravagé par les combats, le chaos et l’abandon.
Peintes sur des couvertures recyclées — un matériau chargé de sens, associé aux camps de réfugiés et aux conditions de vie précaires — les œuvres incarnent une forme de résistance esthétique et politique. Htein Lin y déploie une palette de rouges, de noirs et d’ocre brûlés, saturés d’émotion. Les formes humaines, souvent entremêlées, semblent flotter ou se consumer, figées dans un instant de désespoir.
À travers ces images, l’artiste rend hommage à celles et ceux que la guerre rend invisibles. Son geste pictural est à la fois un acte de mémoire et une alerte : il s’agit de témoigner, de résister à l’oubli, de transformer la douleur en image.Htein Lin, ancien prisonnier politique, a passé plus de sept ans en détention pour son engagement en faveur de la démocratie. Son art est profondément marqué par cette expérience, mais va bien au-delà de la seule autobiographie : il interroge la responsabilité collective, la justice, la liberté, et la dignité humaine.
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