Les herbes jaillissent du sable et tout se confond : est-ce qu’il s’agit des ombres portées ou bien la brindille elle-même que nous voyons ? Denis Brihat entretient le trouble et s’amuse à nous perdre dans ce jeu subtil d’ombres et de lumières.

Denis Brihat a consacré toute sa vie à la photographie. La couleur traditionnelle de l’industrie de la photographie ne le satisfaisant pas pour ses créations personnelles, il a développé en expérimentant seul, les teintes et les nuances. Devenu un véritable maître en technique de tirage, il a outrepassé les frontières imposées pour retranscrire la nature magnifiée par son regard poétique. La puissance émotionnelle qui émane de ses photographies est le résultat de son exigence esthétique dont le rendu est sans pareil. Mais les procédés techniques sont au service d’une seule mission : « révéler la beauté ou le fantastique d’une forme, la complexité d’une structure, la subtilité d’une texture, l’irisement d’une lumière, la poésie d’un moment » comme le dit si bien Solange, son épouse. C’est imprégné de musique classique qui offre des thèmes et des variations qu’il a souhaité traiter certains sujets photographiques de la même manière. Ici, le sable et ses variations. C’est ainsi qu’à travers son regard sur les créations de la nature a priori banales, il révèle la beauté et donne à voir sa richesse infinie.

Retour De Voyage a selectionné cette photographie de 1978, tirée à 6 exemplaires en 1998.