Hans Silvester - Photos Japon
En 1968, une célèbre marque de distribution envoie Hans Silvester au Japon pour une “commande photo”. L’aventure devait durer quelques semaines. Elle s’est transformée en six mois de voyage à travers l’archipel, du nord au sud, entre mégapoles en plein boom et villages suspendus dans le temps.
Curieux, obstiné, attentif à tout ce qui respire la vie, Hans ne se contente pas de regarder : il s’immerge. Il observe les gestes millimétrés d’un moine zen face à son jardin de pierres, s’émerveille devant un coq au plumage infini, cadre la façade épurée d’une pâtisserie japonaise, et s’attarde sur un arbre ciselé au-dessus de la mer de Chine orientale. Le Japon qu’il photographie est à la fois moderne et immuable, effervescent et silencieux.
Sous son regard, on sent déjà poindre la fascination — celle d’un photographe qui retrouve au Japon quelque chose de lui-même : ce besoin de préserver par l’image ce que le temps efface. Entre les néons et les temples, Silvester saisit une vérité simple : la beauté ne réside pas dans la perfection, mais dans l’équilibre fragile entre ce qui change et ce qui demeure.