La genèse de « Passeurs de rêves »  débute avec une collection de petits masques Dan qui sont porteurs du pouvoir, évident pour tous les initiés, de protéger leur possesseur et d’intercéder en sa faveur auprès de forces telluriques. Ils permettent à celui pour qui ils ont été sculptés de communiquer de façon permanente et directe avec ces forces, de leur transmettre ses craintes, ses besoins et ses rêves.

Hans Silvester et Michel Loeb ont été séduits par les petits masques Dan qui leur ont été présentés et ils se sont laissés convaincre d’associer leur propre  création au courant d’énergie que véhiculent ces masques.

C’est en prenant conscience qu’ils jouaient ce rôle d’intercesseurs qu’Hans Silvester a associé ces petits masques Dan aux épouvantails qu’il a photographiés de par le monde… voire même en Provence. Il présente ici des épouvantails qui peuplent les campagnes de l’Ethiopie. Ils dialoguent avec les forces de la nature pour qu’elles implorent les oiseaux d’épargner les récoltes des agriculteurs qui les ont façonnés. C’est ce rêve que transmet la tradition.

Le rêve que propose Michel Loeb est plus personnel et plus définitif. Les objets qu’il peint, et qu’il détourne, vont peupler, immédiatement et sans possibilité de retour, un monde imaginaire dont il est le créateur. C’est ce monde imaginé que ses créations nous invitent à rejoindre, et pas seulement en rêve.